Né le 18 octobre
1860 à Mikage, dans le district de Hyogo, il était le troisième fils d'un
intendant naval. De nature chétive et ayant une santé plutôt fragile le jeune
homme décide de fortifier son corps grâce à la pratique de sports tels que la
gymnastique et le base-ball. Ces activités s'avèrent vite trop dures pour sa
faible constitution. En 1877, il décide alors d'étudier le ju-jitsu, son premier
professeur est maître Hachi-nosuke Fukuda de l'école Tenjjin-Shinyo-Ryu.
Il entre la même année à l'université
impériale de Tokyo. Sous la conduite de maître Fukuda, Kano s'initia aux
mystères du Ju-Jitsu de l'Ecole du Coeur de Saule. A la mort de Fukuda Kano
hérita de ses archives et devint l'élève de maître Iso de l'école Tenjin-Shingo.
Jigoro Kano continue ses études tout en s'entraînant et devint bientôt vice
directeur de l'école, mais malheureusement son maître mourut et Kano se retrouva
de nouveau sans professeur. Il étudia tous les documents possibles mais un bon
professeur lui restait indispensable, ce fut le maître Likubo de l'école de Kito.
C'est là qu'il apprit l'art
du combat en armure.
Peu à peu Kano fit la synthèse des
diverses écoles et voulut créer sa propre discipline, il s'entraînera avec le
maître Likubo jusqu'en 1885. En 1881 il obtient sa licence de lettres. En 1882 à
l'age de 22 ans alors qu'il a terminé ses études de sciences esthétiques et
morales; il s'installe dans le petit temple bouddhique d'Eishosi, secte Jôdo.
C'est dans ce temple berceau du Judo, que Jigoro Kano installa son premier Dojo
(salle où l'on étudie "la voie") ou le Kodokan. Il décide de se distinguer des
autres écoles en changeant le nom de la discipline en "Judo". Mais en créant
cette école il déchaîne la colère des autres maîtres car il n'a aucun diplôme
l'autorisant à le faire. Comme le veut l'usage les élèves des autres écoles vont
venir affronter ses élèves. Kano n'a pas les moyens techniques de le faire, il
loue alors les services des plus grands champions de Ju-Jitsu de l'époque comme
Shiro Saigo qui défendra avec succès la nouvelle école, il en deviendra même
l'instructeur. Durant cette même période, Kano est nommé professeur au
Collège des Nobles, en 1888 il en deviendra recteur.
En 1889 commence son parcours à travers
l'Europe en tant qu'attaché au ministère de la maison impériale. En 1891 il est
nommé conseillé du ministre de l'éducation nationale. En 1893 il obtient le
poste de secrétaire du ministre de l'éducation nationale; il obtient le 5eme
rang impérial en 1895.
Il fonde l'institut Zenyo Seiki et édite
la revue "kokusai". En 1898 il devient directeur de l'Education primaire au sein
de l'Education nationale. Un an plus tard, il devient président du comité
butokukai (centre d'étude des arts militaires). Après deux missions en Chine et
l'obtention du 5 eme rang impérial il fonde au Butokikai les trois premiers
katas de Judo en 1907.
En 1909 il modifie les statuts du Kodokan
pour en faire une société publique. C'est aussi le premier japonais membre du
comité olympique, il est élu premier président de la fédération sportive du
Japon.
En 1912 et 1913, il est envoyé en mission
culturelle en Europe et en Amérique, deux ans après il crée le revue Kodokan et
reçoit du roi de Suède la médaille des septièmes jeux olympiques.
A partir de 1920 il se consacre
entièrement au Judo. En juin il assiste aux jeux olympiques d'Anvers et en
profite pour visiter l'Europe. En 1921 il démissionne de la présidence de la
fédération sportive du Japon, en 1922 il siège à la chambre haute, puis en 1924
est nommé professeur honoraire de l'école normale supérieure de Tokyo
En 1928, il participe à l'assemblée
générale des jeux olympiques et aux jeux eux-mêmes. Il se rend aux Etats-unis en
1932 pour assister aux jeux olympiques. Il devient conseiller au cabinet de
l'éducation physique du Japon, il participe à deux reprises au conseil des jeux
olympiques. Il assiste en 1936 aux jeux olympiques de Berlin.
Le 4 mai 1938, il meurt d'une pneumonie
sur le navire qui le ramène du Caire où avait lieu l'assemblée générale du
comité international des jeux olympiques., il recevra le 2 eme rang impérial à
titre posthume.